Se passer d’engrais chimiques en Ethiopie

À l’heure actuelle, la situation en Éthiopie et dans le corne de l’Afrique est préoccupante. Ces pays traversent une sécheresse qui dure depuis quatre ans et qui fait craindre une famine qui pourrait concerner plus de 20 millions de personnes.
En Éthiopie, à la sécheresse s’ajoute également la dépendance de l’Éthiopie au blé, aux engrais et pesticides chimiques en provenance d’Ukraine et de Russie. Dans le contexte actuel, les importations de ces produits ont diminué de plus de 40%, ce qui met à mal la sécurité alimentaire et la production agricole du pays.
Sur le terrain, SOS Faim lutte donc aux côtés de ses partenaires, afin de soutenir différentes techniques agricoles qui permettent de renforcer l’indépendance alimentaire du pays, en privilégiant des alternatives naturelles à l’importation d’engrais chimiques par exemple.
En 2020, nous avons testé avec 20 agriculteurs la production et l'utilisation de compost issu de la lombriculture pour remplacer les engrais chimiques. Nos partenaires les ont formés et leur ont fourni le matériel pour produire et utiliser ce compost naturel dans leurs plantations d'orge, blé et haricots.
Les résultats ont été si positifs, tant en termes de volumes de production (+40% pour l'orge, +63% pour le blé, +25% pour les haricots) que de revenu généré (+54% pour l'orge, +82% pour le blé, +31% pour les haricots) que nos partenaires ont formé et équipé 120 agriculteurs de plus en 2022 et prévoient d'en former plus de 3200 d'ici à 2026.
En bref, le lombricompostage est une technique de transformation de matières organiques en compost par des vers de terre. Ils mangent environ leur poids de matière organique par jour et réduisent par cinq le volume initial qu'ils absorbent.
Cet engrais naturel résulte d’une approche agroécologique facile à mettre en place et financièrement abordable pour les agriculteurs. Plus que bénéfique, il préserve le processus naturel des sols et produit des aliments sains.
C’est pourquoi il est primordial de soutenir ces paysan.ne.s dans leur démarche, à travers des formations et la mise à disposition de matériel notamment.
Après une période de test, cette technique agricole a su faire ses preuves. Les agriculteurs avec qui nous travaillons ont utilisé ce compost naturel dans leurs plantations d’orge, blé et haricots à la place d’engrais chimiques. In fine, les résultats sont extrêmement positifs !
Pour développer encore davantage cette activité, nous prévoyons un investissement de 60 000€ par an, co-financé à hauteur de 80% par la coopération au développement belge. Nous avons donc besoin de récolter 12 000€ pour financer ce projet en 2023 !
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